Carnet de Voyage - Vietnam

Une chose m'a beaucoup marquée au Vietnam, c'est la place qu'y tiennent les femmes. Peut-être me trompe-je, mais j'ai le sentiment que ce sont elles, les masses laborieuses, qui tiennent le pays à bout de bras. Pour moi, l'emblème de ce pays, ce n'est pas Ho Chi Minh, ce n'est pas la baie d'Along et c'est encore moins la sale guerre qui y fit rage il y a de cela une trentaine d'années. L'image que je veux retenir du Vietnam, c'est la femme au chapeau conique, qui s'active dans les champs de riz ou sur les marchés.

L'autre point marquant, pour l'hexagonal que je suis, est l'omniprésence des bâtiments coloniaux, surtout à Hanoi et à Saïgon. Je ne sais pas trop comment me situer par rapport au fait que le Vietnam fut une colonie française durant plus d'un siècle. De nombreux musées viennent ainsi rappeler la résistance héroïque du peuple vietnamien envers ses occupants. On m'a pourtant affirmé qu'il n'existait aucun ressentiment envers les français. De fait, je n'ai jamais ressenti d'animosité lorsque je donnais ma nationalité. Au contraire, les vietnamiens semblaient se faire une joie de sortir les quelques mots de la langue de Molière qu'ils connaissaient. En tous les cas, je ne me suis jamais senti fier de quoi que ce soit que mes ancêtres auraient pu accomplir au nom d'une certaine idée de "La Grandeur de la France" ©




Cliquez pour agrandir l'image

24 Septembre

Ho-Chi-Minh-Ville
Saïgon pour les intimes.

Non. Pas de petit déjeuner. Même pas de café-croissants.
Notre train arrive en gare de Saïgon à l'aube.

Encore une fois, je refuse les propositions des moto-taxis et décide d'aller à mon hôtel à pieds. Je me repère à l'aide de mon plan et me dirige vers le quartier des hôtels cheap. Mais celui que j'ai choisi se trouve dans une minuscule ruelle, planquée derrière un marché. Il me faut de longues minutes pour le trouver. Au moins, je ne serai pas dérangé par le bruit de la circulation ! Il est encore tôt et, lorsque j'entre dans la hall,la demoiselle qui s'occupe de l'accueil bondit de son lit-canapé, où elle dormait encore. Ce ne sera ni la première, ni la dernière fois que je réveillerais le personnel d'hôtel de cette manière ^_^

Ma chambre, à 10$, est très propre, et joliment décorée. Après une longue douche, je décide de me rendre dans le centre de Saïgon, le quartier chic de la ville.

Je trouve qu'il est plus facile de se repérer à Saïgon qu'à Hanoi. Les deux semaines que je viens de passer jouent très certainement aussi. Saïgon est encore plus bruyante et mouvementée que sa grande soeur du Nord. Plus ouverte aussi, moins figée. Oh ! Nous sommes encore bien loin de Shanghai ou de Hong-Kong. Mais l'on sent ici une volonté d'aller de l'avant, que je ne ressentais pas à Hanoi. Si, d'un point de vue touristique, la capitale est probablement plus intéressante à découvrir, je préférerais sans conteste vivre à Saïgon.

Mes pas me mènent tout d'abord devant le palais de l'indépendance, célèbre bâtiment car symbolisant la chute de Saïgon et la victoire des communistes sur l'armée américaine. Non loin, je découvre la Cathédrale Notre-Dame. Quel choc ! Erigée en 1880 par les français, tout en brique rouge de Toulouse, je me crois, l'espace d'une seconde, revenu dans l'hexagone.

A côté de la cathédrale, se trouve la Poste Centrale. Également construite par les français, on ne trouvera toutefois pas chez nous ce genre d'architecture typiquement coloniale. Peinte en rose et décorée de sculptures blanches, elle me fait penser à un gros gâteau à la chantilly. A l'intérieur, outre la peinture d'Ho chi Minh, est accrochée une représentation de "Saigon, et ses environs" (en français dans le texte) de 1832. Plus loin encore, l'hôtel de ville et le théâtre municipal on le même aspect. Bon. Je ne suis finalement pas fan de ces bâtiments.

Le soir, alors que je me promène dans les environs de mon hôtel, je tombe sur un bar dédié à ... Guns and Roses 0_o . Pas possible, je dois y faire un tour. De grandes fresques représente Axl Rose et les membres du groupe sur les murs, et les chansons des Guns y passent en boucle. Il y a un billard gratuit au fond de la salle. Je fais quelques parties, et me fais humilier par une nana. Bon, bein je vais aller me coucher alors.
 

49 Circulation Saigon.MOV
Cliquez pour agrandir l'image

25 septembre

Ho-Chi-Minh-Ville

Aujourd'hui, grosse journée ! Je décide de me faire une traversée de la ville. Partant tôt le matin, je me dirige vers Cholon, le quartier chinois de Saïgon. Puis je verrais bien où mes pas me mèneront.

Chemin faisant, je traverse un petit marché, étendu tout au long d'une rue étroite. Les étals sont protégés de la pluie par des bâches en plastique. Des failles dans cette toiture improvisée laissent toutefois passer de grande gerbes d'eau, qui tombe au sol dans des sceaux. Après deux semaines de voyage, je suis toujours subjugué par ces étalages des fruits, de viandes et d'épices. Les couleurs, les odeurs, le brouhaha des clients et marchands confèrent à ces lieux une atmosphère vraiment particulière.

Quelques minutes plus tard, changement complet d'univers. Je rentre dans un grand magasin, moderne, occidentalisé. Diverses boutiques y attendent le client plus aisé, qui se fait bien rare en cette matinée de semaine. Nul doute que dans un Vietnam économiquement émergent, ce genre de lieu est amené à se multiplier dans le Pays.

Tout au long du trajet qui me mène vers Cholon, je fais également quelques détours afin de visiter les temples. Construits principalement par les chinois, on est pris dans ces lieux d'un sentiment de "zen" incomparable. De nombreux bâtonnets d'encens se consument et dégagent ainsi, outre une grosse fumée blanche, une envoûtante odeur de jasmin. Quelques personnes prient avec dévotion devant les statues de divinités. Dans l'un de ces temples, le gardien, tout heureux de pouvoir exercer son français, m'explique qu'il s'agit ici de vénérer la déesse des mères et de la fécondité.

Tiens ! Des sinogrammes sur la devanture des magasins. Plus de doute, je suis dans le quartier chinois. Je me mets en tête de trouver le marché Binh Tay (Mon routard et mon lonely n'en disent que du bien). Je mets un temps fou à trouver son emplacement, pour finalement découvrir qu'il semble fermé aujourd'hui. Tant pis, en le cherchant, j'aurais au moins eu le plaisir de sillonner le quartier en long, en large et en travers, allant même jusqu'à traverser le canal de Ben Nghe, impressionnant par sa couleur .... noire d'ébène ! Sans rire les amis, un petit nettoyage ne lui ferait pas de mal !

En revenant vers le centre de Saïgon (par un autre chemin, bien évidemment), je passe devant un gros complexe hospitalier. Médecins et patients se bousculent à l'entrée, le tout dans un joyeux bordel. Un peu plus loin, se dresse une grande pagode. Au premier étage, de nombreuses statues de Bouddha sont alignées, souriant au visiteur de passage que je suis.

Je traverse un grand parc (CT le Van Tam). Ici, les gens viennent flâner en famille, tentant d'échapper quelques instants au bruit incessant de la circulation. Certains y font leur gymnastique, essayant de reproduire tant bien que mal les gestes de leur professeur. C'est à peu près à ce moment là que mon envie d'aller au pipi-room devient extrêmement pressante. Mais je mettrais bien une heure avant de trouver un lieu d'aisance, à l'entrée du jardin botanique. Hé oui, ce sont les aléas du trek urbain ^_^

Alors que la journée touche à sa fin, mes jambes me font respectueusement savoir qu'elles commencent à peiner tandis que mon estomac m'informe qu'il ne verrait pas d'un mauvais oeil se voir rempli d'un bon repas. Ok, ok ! Je m'arrête dans un petit resto, tout pimpant, et commande un ragoût de boeuf avec du riz. Mama mia ! Succulent !

De retour à mon hôtel, je suis trop claqué pour traîner dans les cybercafés, et me couche bien tôt.  D'autant que demain, je dois me lever tôt.




43 Temple Saigon.MOV
Cliquez pour agrandir l'image

26 septembre

Ho-Chi-Minh-Ville et Can Tho

Ce matin, direction la gare routière du District 6, à l'ouest de la ville. Là, de nombreux minibus attendent le voyageur. Après avoir acheté mon billet, je monte dans celui sur lequel est affiché "Can Tho". Direction le Sud, et le Delta du Mékong.

Comme les fois précédentes, nous roulons lentement. Comme les fois précédentes, nous nous arrêtons au bout d'une heure et demie au "hangar à voyageurs". Mais à l'inverse des fois précédentes, nous n'écoutons pas de musique, mais une série de sketchs comiques ... en vietnamien bien évidemment. Je m'amuse des voix déjantées que prennent les comédiens et des éclats de rire de mes co-voyageurs. Nous traversons un grand pont, enjambant le Mékong. Mais à l'approche de Can Tho, nous devons emprunter le bac. Le ciel se fait menaçant, mais la traversée est agréable. Il pleut déjà fort lorsque nous arrivons à destination. Un taxi m'emmène dans la rue de mon hôtel. Aïe. Il n'y en a pas à l'adresse indiquée dans mon guide. Soit il a fermé, soit c'est un plan foireux du routard. J'en choisi un autre, non loin, rue Dien Bien phu, où j'arrive, dégoulinant de pluie. La chambre est agréable, sans plus.

Dès que la pluie cesse, je me précipite dehors, et commence à explorer la ville. Le bras du Mékong, qui longe la ville, est gigantesque. Le marché de la ville, tout beau tout propre, me semble construit il y a peu. On m'informe en effet qu'il a été ouvert il y a environ un an. A l'intérieur, un ou deux restos, des boutiques de souvenirs. Seul hic... il n'y a personne.
Le vieux marché, juste à côté, avec ses vendeurs de fruits et ses découpeurs de bidoche, grouille de monde. Tout va bien ^_^

En marchant dans la rue, un homme d'un certain âge me hèle. Il m'appelle depuis le salon de sa maison (sa porte est grande ouverte). Je viens le voir puis nous commençons à discuter, en français. Se rendant soudainement compte qu'il est en caleçon, il se précipite dans sa chambre, choisis ses plus beaux vêtements, sors acheter un coca, puis reviens continuer notre conversation là où elle s'était interrompue !

En cette fin de journée, je reste dans le centre de Can Tho. Il y a une jolie église. Par contre, la statue d'Ho Chi Minh n'est vraiment pas top ! Toute blanche, on dirait qu'elle est faite de papier mâché !

Demain matin, je dois me lever très tôt afin de faire une petite balade sur le Mékong, et mon guide doit m'attendre devant l'hotel à 5h45 pétante. Mon réveil-matin étant tombé en rade, j'en achète un autre, que je règle à 5h15. 


69 Ancien marche Can tho.MOV
Cliquez pour agrandir l'image

27 septembre

Can Tho - Mékong

Un oeil s'ouvre. Puis le second. Je regarde mollement ma montre. 5h42.
GASP ! Mon réveil n'a pas fonctionné. Merdum ! Il y avait pourtant marqué "SONY" dessus !

Pas le temps de prendre de douche. Je descends quatre à quatre les étages, passe en trombe dans le hall de l'hôtel, réveille le réceptionniste (ce ne sera ni la première, ni la dern... ha non, ça je vous l'ai déjà dit) puis sort. Mon guide est là et m'attend patiemment. Il m'emmène au bord du fleuve, me fait monter dans une barque et lance son moteur. Perso, je suis encore tout endormi et je regrette de ne pas avoir eu le temps de prendre un petit café. Heureusement, le vent sur ma figure me réveille bien vite.

Le Mékong. Ou plutôt un bras du Mékong. Ce fleuve, qui prend sa source au Tibet, est l'un des plus grand du monde, et traverse ou longe 6 pays avant de venir se jeter dans la mer méridionale de Chine. Durant une heure, nous avançons paisiblement. Puis mon guide m'indique que nous approchons le premier marché flottant. 

En plein milieu du fleuve, commerçants et clients font leurs affaires. On y achète principalement des fruits et des produits de première nécessité. Mon chauffeur de barque s'arrête auprès d'une petite embarcation, puis commande un thé. Heu ... Y'a possibilité d'avoir un kawa aussi ? Aussitôt demandé, aussitôt servi ! Et avec le sourire en plus. Cool :)

Ces marchés flottants sont vraiment surprenants. On y retrouve l'ambiance des marchés terrestres ... mais sur l'eau. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Nous nous arrêtons près d'un plus grand bateau. Mon chauffeur commence à discuter avec les commerçants. L'une d'elle me lance une espèce de tubercule à forme bizarroïde. Je croque dedans. Tout le monde s'esclaffe. Mince, il faut le dépiauter avant de le manger. J'ai l'air de plaire et on veut, pour la seconde fois en une semaine, me marier à une fille.

Nous continuons notre route, puis empruntons une rivière, beaucoup plus petite. Ici, la végétation est luxuriante. Nous passons sous des ponts faits de bois et de cordes, croisons de-ci de-là quelques rameurs. Puis nous nous arrêtons, pour nous restaurer. Sitôt le pied posé sur le plancher des vaches, on vient m'accueillir en me tendant ... un énorme serpent !
A l'instar d'Indiana Jones, je hais ces bêtes là. Je prends mon courage à deux mains, agrippe la bestiole, vite vite, une photo ! Et ne la rate pas hein ?! 

Houlala, tout le monde est aux petits soins. J'ai droit à un massage (que je dois payer une fois fini, bein voyons). Je prends un plat de nems et du poulet, tandis que mon chauffeur glandouille dans un hamac. Puis nous repartons, finir la boucle. Lorsque nous arrivons à Can Tho, l'après-midi a à peine débuté.

Je décide d'aller voir l'Université de Can Tho, où l'une de mes anciennes camarades de promo et néanmoins amie, Thao, fut professeur. Chemin faisant, le ciel se couvre d'un coup. Le vent se lève ... si je ne trouve pas un refuge dans les trente prochaines secondes, je suis bon pour la douche. Je m'arrête dans un café et, effectivement, la pluie se met à tomber.

Le bâtiment que l'on m'indique comme étant l'Université est tout beau tout propre. Effectivement, de nombreux étudiants entrent et sortent de l'enceinte, en vélo ou à scooter. Las ! d'après les photos, Thao m'indiquera plus tard qu'il s'agissait de la bibliothèque universitaire et non de la fac de droit.

La journée n'est pas finie (Elle a commencé tôt souvenez-vous. Y'en a qui ne suivent pas !). Je décide donc de faire une petite balade au nord-ouest de la ville. Je m'enfonce dans un petit chemin, longé d'habitations. Les récentes pluies le rendent par endroit impraticables ! Devant ma mine déconfite, une jeune femme me prend en pitié et me propose de monter à l'arrière de sa moto, afin que je puisse passer les grosses flaques d'eau. Sympa :) Mais je me rends vite compte que l'endroit n'est pas bien intéressant. Et je ne suis pas sûr de pouvoir retourner sur Can Tho en continuant mon chemin dans cette direction. Je décide donc de faire demi-tour. Du coup, en revenant sur mes pas, je ne coupe pas au trempage de chaussettes :/

La marche au pifomètre n'est pas toujours une sinécure  ^_^


60 Marche flottant 3.MOV
Cliquez pour agrandir l'image

28 septembre

Can Tho - Retour à HCMV
Oui, j'ai la flemme d'écrire Ho-Chi-Minh-Ville

Aujourd'hui, journée pépère. On sent la fin du périple. Je fais un dernier petit tour de Can Tho, avant d'embarquer dans le minibus qui me ramènera vers Saïgon.

L'après-midi à Saïgon est consacrée aux divers emplettes, achat de souvenirs et squattage de cybercafés.

Par mail, Thao me demande si je pourrais rencontrer son Professeur de français, M. Nhien, afin qu'il me remette quelques affaires à son intention. J'accepte avec plaisir. Je lui passe un coup de fil et le rendez-vous est pris, chez lui, le lendemain matin.

71 Traversee Saigon 3.MOV
Cliquez pour agrandir l'image

29 septembre

HCMV

Sans vouloir manquer de respect aux Saïgonnais, les rues de Saïgon sont super mal foutues. Le nom des grandes artères est en effet le même que celui des ruelles avoisinantes. Seuls les numéros changent. J'ai beau m'entretenir avec Nhien au téléphone, je ne trouve pas la rue où il habite. Je demande à des passants. Certains m'indiquent la ruelle de gauche, d'autres celle de droite. Un autre me fait comprendre, l'air navré, que cette adresse n'existe pas. Bon. C'est pas gagné. En fin de compte, après un troisième appel, depuis une boutique de vêtements, Nhien m'indique qu'il s'était trompé dans ses explications, ayant confondu la gauche et la droite ^_^

J'arrive donc chez lui et nous nous mettons en quête d'un restaurant, afin de prendre notre petit déjeuner. Ce faisant, nous discutons gaiement. Je lui pose des tonnes de questions sur tous les trucs qui m'ont échappés au cours de mon voyage. Pourquoi y a t-il des sinnogrammes un peu partout ? Comment se prononce tel mot en vietnamien ? Nous discutons Histoire vietnamienne et française, langage, voyage etc. Il me demande si je souhaite visiter un lieu en particulier. Je suis un peu pris de cours par son offre. Puis je me souviens que j'avais voulu visiter le marché Bin Tay, à Cholon, mais qu'il était fermé. Ni une ni deux ! Je grimpe sur sa moto. En route, il me demande si je souhaite visiter un temple qui est sur notre route. Ha, non merci, je l'ai déjà vu. Ha oui, celui-ci aussi. Je crois qu'il se demande si je ne suis pas en train de me moquer de lui ;) Il réussira toutefois à me dégotter un temple que j'avais raté lors de ma balade dans le quartier.

Je suis content d'avoir pu visiter le marché Bin Tay. Différent de ceux que j'avais pu voir jusqu'ici, il est construit en dur, sur plusieurs étages. A l'intérieur, c'est un joyeux bordel empli de fringues et de breloques.

Nhien me ramène à mon hôtel. Je prépare mes sacs pour mon retour, vagabonde une dernière fois avant de prendre un taxi pour l'aéroport. J'arrive bougrement en avance !

Avant de passer la porte d'embarquement, et alors que le jour commence à décliner, un magnifique arc-en-ciel fait son apparition. Je crois que le Vietnam me dit au revoir et, à sa manière, m'invite à revenir le plus tôt possible.

73 Feux rouge Saigon.MOV


Pour me contacter : guy.brush[at]free.fr